lundi 15 avril 2013

Joyeuses Pâques en retard!


Nous avons eu le carême pendant 40 jours pour une Pâque qui en dure 50.  C’est un bon deal, vous ne trouvez pas!  Je vous souhaite une joyeuse résurrection!  Et ne croyez que Jésus est ressuscité seulement il y a 2 000 ans.  Il ressuscite à tous les jours.

Voici des images de notre chemin de croix.  Je conduis la Kombi (Westfalia).  C’est juste pour vous donner une idée.  D’ici, deux semaines, je vais vous proposer une petite chronique sur notre semaine sainte.  Quelle belle expérience!

 
Nous sommes partis d'une petite communauté, Sainte-Julie, où pour se rendre les chemins sont en terre.  Comme le matin, il a plu, les pèlerins ont marché dans la bout.  Le prêtre aussi...
 
Notre Kombi est muni d'un système de son.  C'était nécessaire pour l'animation: les musiciens étaient à bord et l'animateur pouvait se faire entendre par tous en plus que quelques vieux...
 
Notre westfalia nommé ici kombi!  Me voyez-vous?

Mon équipe missionnaire


Je tiens à vous présenter mes collègues avec qui je partage mon quotidien et ma mission.  Ce sont des gens qui prennent à cœur leur travail et s’y dédie avec enthousiasme et patience.

Notre vie de tous les jours commence par la prière avec partage sur la Parole de Dieu.  On déjeune et ensuite, chacun est libre pour accomplir son travail : visites dans les communautés, réunions, administration, animation pastorale et missionnaire, accompagnement des responsables des différentes pastorales des communautés (baptême, catéchèse, liturgie, pastoral jeunesse, etc.).  Les fins de semaine sont partiuculièrement chargées. Chacun est attitré à une communauté et a choisi une ou plusieurs catégories de pasto.  Nous avons chacun nos tâches ménagères et notre jour de cuisine où on prépare le dîner que l’on partage généralement ensemble.  Bien sûr, les sujets de discussions sont souvent autour du travail et de la Société.  Le lundi, c’est congé… à ce qu’on dit mais dans la réalité, il est très difficile de s’arrêter.

Je commence donc par vous présenter d'abord la doyenne de la maison : Claribel!  Elle est Salvadorienne et participe à la mission au Brésil depuis près de 10 ans.  Elle termine son contrat en septembre et retournera chez elle.  Son expérience m’aide beaucoup dans la compréhension des gens qui nous entourent et dans le travail.  Tout a une explication et heureusement, elle répond avec patience à toutes mes questions!  Elle est très travaillante et a des talents de couturière dont j’ai déjà profité! Son sens de l’humour plein d’esprit m’amuse beaucoup!  Charmante personne, elle a gagné mon respect et mon estime!

 
Claribel avec son gâteau aux pêches! Délicieux en passant!

Je continue avec Teodoro, notre prêtre, du Honduras.  D’abord missionnaire laïc au Brésil durant 5 ans, il a fait son entrée au séminaire.  C’est pour lui un retour dans un nouveau rôle.  Il prend à cœur son travail de « Padre » dans l’aire missionnaire.  Il a le sens du travail d’équipe et partage les tâches avec les laïques qui partagent sa vie.  Il écoute ce qu’on a à dire.  « Je ne suis pas seul » parlant de nous est sa phrase fétiche.  C’est devenu un running gag courant ici.  C’est toujours agréable de partager une bière : plaisir garanti!  On se promet d’aller jouer au squash éventuellement! 

 
Monsieur est fier de son pays!  (Gilet)

Lilian est aussi Salvadorienne et participe à la mission depuis 6 ans au Brésil.  Femme délicate, sa santé est une priorité.  Elle me fait sentir coupable… juste un peu! Elle est travaillante.  Elle a le sens de l’entraide développée et si j’ai besoin de soin, elle se propose sans hésiter.  J’admire sa maîtrise du portugais.  Elle est ma référence quand j’ai besoin! Elle aussi un bon sens de l’humour.  J’ai passé 10 jours seule avec elle et je ne me suis pas du tout ennuyée des autres.  Je sens que je peux lui faire confiance.  Précieux!


Lilian est debout au ccentre de la photo et se prépare à couper le gâteau de Claribel!
 
Lunining est née aux Philippines.  Arrivée depuis un peu plus d’un an, elle s’est adaptée à la réalité brésilienne.  Elle est l’économe de la maison et Dieu merci que ce n’est pas évident.  On est toujours à lui demander de l’argent.  Il faut toujours demander des reçus puisque les coupons de caisse ne suffisent pas.  C’est toute qu’un travail qu’elle fait avec patience.  Elle aime faire des bijoux à partir de semence.  Elle en fait pratiquement à tous les jours.  Elle m’aide toujours à préparer ma salle de classe de guitare.  Ça l’a un cœur grand comme le ciel. 

 
Luningning lave le réservoir d'eau (en bleu).
 
Lu avec Teodoro et le fameux gâteau de Claribel!
 

Notre bébé est séminariste qui fait une expérience dans notre aire missionnaire.  Il vient coucher chez nous à tous les samedis.  Il vient de l’intérieur de la jungle près de la frontière de la Colombie : 12 jours de bateau pour s’y rendre.  C’est creux! Sympathique jeune homme qui apprécie notre façon de vivre ici je crois et s’y plait.  Je ne sens pas que c’est un poids que de nous rejoindre. 


Quand il vient, il dort dans un hamac dans le salon avec les maringuins!  Courageux bonhomme!

 
Je ne peux pas passer sous silence notre système d’alarme 24/24 en nos deux petites chiennes : Nounours et Noisette (ou Preta).  Qu’un intrus se présente ou qu’une coquerelle passe par là, elles jappent avec cœur.  Bon, c’est parfois désagréable mais elles sont une sécurité de plus.  J’avoue qu’elles me rassurent.  J’aime bien leur lancer la balle.  Elles en raffolent.  Elles me détendent et me font rire.

Nounours à gauche et Noisette à droite!  Elles ont peur des caméras.
La fenêtre derrière moi est celle de ma chambre!

Notre travail au Brésil!

Nous vivons dans le quartier de Jean Paul II en périphérie de Manaus.  Il est reconnu pour être une zone rouge, soit violente et dangereuse. À chaque mois et parfois à chaque semaine, il a des jeunes qui meurent à cause de la drogue ou sont simplement victime d’une balle perdu.  Comme je ne sors pas le soir ou je reste proche de la maison, je ne sens pas en danger.  Il faut être prudent.

Nous sommes responsables d’une aire missionnaire formée par des communautés chrétiennes.  Nous avons 7 communautés avec 2 autres qui se forment peu à peu et qu’on accompagne.  Ces communautés ne sont pas des paroisses avec la structure qu’on connait.  Il n’y a qu’un prêtre pour l’aire au complet.  Donc, il y a des ministres de la Parole et de l’eucharistie qui assurent les célébrations de la Parole avec la communion le dimanche. Avec la permission de Guy Labonté, mon responsable au Brésil, je vais commencer une formation pour devenir à mon tour ministre de la Parole et de l’Eucharistie.    Je fais faire la formation avec les gens de l’aire missionnaire et en plus, je ferais des cours dans une université.  Je pourrai ainsi célébrer la Parole de Dieu et la communion avec les 2 communautés plus éloignées entre autre.  Une célébration est presqu’une messe.  On fait la première partie avec le rite pénitentiel, ensuite les lectures et le psaume.  Je devrais préparer une homélie.  On saute toute la partie de la liturgie eucharistique (oui, il est vraiment bon …) et on communion au Corps de Christ.  Ainsi, comme il n’y a pas de consécration, un laïc peut faire cette célébration.  On apporte les hosties consacrées avec nous.  Préparez-vous, car avec le manque de prêtre au Québec, cette voie pourrait être une alternative!

Chaque communauté a son église et est administrée par une équipe de laïc en toute autonomie.  Comme équipe d’appui, nous assistons aux réunions mais ce sont eux qui prennent les décisions quant aux réparations à faire, à assurer de trouver des responsables des pastorales, etc.  Notre rôle est de les accompagner, de les aider à prendre les meilleurs décisions et surtout d’assurer un accompagnement pastoral.  Par exemple, nous avons donné le 12 février dernier une retraite pour les coordonnateurs des différentes communautés et tous ceux qui assument une responsabilité.  Plus de 40 personnes se sont présentées.  Ce fut une belle journée. Je donne aussi des matinées spirituelles pour les jeunes qui feront un sacrement.  C’est très agréable.
Retraite du 12 février dernier!
Je suis impliquée dans un projet social et je donne des cours de guitare deux fois par semaine, les mardis et jeudi de 19h00 à 21h00.  En mai, nous allons former une chorale en plus de la guitare.  Je suis à la recherche de répertoire en portugais.  C'est très motiviant puisque le projet prend de l'ampleur avec des cours d'informatique, d'anglais, de dessin et de danse.  Les arts sont à l'honneur!




J’aide mes collègues dans les animations qu’ils ont à faire.  En fin de semaine, nous avons eu une formation avec l’Enfance missionnaire.  J’ai partagé l’animation avec Claribel.  Bien sûr, je suis souvent sollicitée pour jouer de la guitare, ce qui me donne du travail car je me dois d’apprendre les chants. 

Je suis attitrée à la communauté de Cristo Rei (Christ Roi) que j’accompagne de plus près.  Leur équipe de coordination est fragmentée et il y règne une ambiance un peu fermé.  Mon travail est d’animer les gens à assumer un poste de coordination pour former une équipe forte qui à son tour, accompagnera les différents responsables de pastoral dans un esprit de fraternité et d’entraide.  J’ai déjà aidé à faire quelques pas avec eux mais vous comprendrez que je me dois de faire très attention à ce que je dis et comment je le dis pour ne pas heurter personne.  C’est un gros travail de diplomatie pratiquement et je suis là pour les faire cheminer comme groupe.  Je ne prends aucune responsabilité administrative, je fragiliserais davantage cette communauté.  J’utilise tous mes atouts d’éducatrice pour les rendre le plus autonome possible dans la gestion financière et humaine.  À me relire, ça parait gros mais c'est un humble travail.
 
 
Réunion mensuel des communautés.
On fait un jeu en lien avec le thème de la petite formation sur la motivation!

J'ai eu froid à 27ºC et je moisie peu à peu!


C’est sûrement très insultant pour vous que de lire ça, vous qui sortez de l’hiver et commencez à profiter des rayons chauds du printemps mais j’ai eu vraiment froid à 27°C.  Pouvez-vous le croire?  Il faut dire que le taux d’humidité était à 98% et qu’il pleuvait à boire debout.  Avec deux de mes collègues, nous sommes allées à une formation et puisque nous avons marché avec nos parapluies, nous sommes arrivées mouillées.  J’ai grelotté pendant au moins une heure avec la grosse chair de poule avant de commencer à sécher… un peu.  Pour éviter d’être malade, (parce qu’avec cette température, la gorge s’enflamme) à mon retour, j’ai pris une douche, j’ai mis un gilet chaud et j’ai bu une camomille.  Quel bonheur! 

Avec ce taux d’humidité, toutes mes choses moisissent peu à peu.  J’ai dû nettoyer ma valise au complet pour les tâches de moisissure qu’il y avait partout.  Dans ma garde-robe, je mets un « home sec » qui est un petit plat de plastique avec une poudre qui absorbe l’humidité et se transforme en eau.  Il faut le changer à chaque mois.  Le linge prend énormément de temps à sécher jusqu’à trois jours et même à ça, il n’est pas complétement sec.  Les draps de mon lit sont moites et c’est inconfortable pour dormir. Je ne me plains pas…je constate comme mon père dirait.